Des slogans racistes tels que « Aucun arabe ne marchera ici » flottaient dans les tribunes du stade Teddy de Jérusalem lors d'un match contre le club Bnei Yehuda, pendant que des supporters scandaient « Beitar – pur pour toujours ». L'origine de cette colère: le recrutement de Zaur Sadaev et Dzhabraïl Kadiev, deux joueurs tchétchènes de confession musulmane. La décision de Arkady Gaydamak, propriétaire russo-israélien du Beitar Jérusalem, de les intégrer à l'équipe, a provoqué la haine des aficionados, connus pour leur dévouement au club, mais surtout pour leurs convictions xénophobes. La justice a poursuivi 4 de ces supporters, accusés d'avoir entonné des chants racistes à l'égard des deux nouveaux joueurs. Le sportif Zaur Sadaev s'est défendu : « Je suis venu pour jouer au football et rien d'autre » alors que son partenaires Kadiev précisait « Nous ne connaissons pas le mot crainte ».
Les bureaux du club incendiés
Au lendemain de la décision judiciaire de poursuivre 4 de ces supporters, des émeutiers ont incendié les bureaux du club du Beitar aux premières heures du jour. Personne n'a été blessé, seuls des trophées et autres souvenirs sportifs ont été endommagés. Même si aucun suspect n'a été identifié, selon l'ex-milieu de terrain Danny Neuman, les coupables proviendraient du groupe « La Famila », la frange fanatiques xénophobes la plus ardue. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié l'acte de « honteux ». « Nous ne pouvons tolérer de tels comportements racistes », a-t-il ajouté. Les coupables sont loin d'être des supporters selon Nir Barkat, le maire de Jerusalem, mais plus précisément des « criminels ». Deux jours plus tard, lors d'un match contre l'équipe arabe israélienne de Bnei Sakhin, la police israélienne a expulsé 45 personnes pour empêcher toute manifestation raciste. Pas d'incident majeur pour ce match, mais les forces de l'ordre ont tout de même interpellé 6 supporters du Beitar, portant le maillot d'une organisation de fanatiques soupçonnés d'être à l'origine de la plupart des manifestations racistes.
Le Beitar, club à dérapages racistes
Le conflit de territoire judéo-musulman est flagrant en Israël. Et la haine des peuples l'est encore plus. The Guardian a rapporté le discours d'un des disciples du club deux jours avant l'arrivée des joueurs : « Je suis raciste. Je déteste les arabes. S'ils ramènent des musulmans, les fans bruleront le club. Cela ne peut pas arriver. Arabes et Beitar Jérusalem ne se mélangent pas. » Mais le club est doté d'antécédents loin d'être anodins. En 2008, le club recrutait Abbas Suan, joueur musulman. Il n'est resté que trois mois tant les supporters lui ont mené la vie dure. Lors d'un match Irlande – Israël (1-1) en éliminatoires du Mondial 2006, Abbas avait inscrit le but israélien. Quelques jours plus tard, des supporters ont déclaré au joueur : « Ce n'est pas parce que tu as marqué avec l'équipe d'Israël qu'il faut te croire israélien. » Le Beitar n'en est pas à ses premières tribulations racistes, et les mentalités ne vont pas en s'arrangeant. Pourtant, Arkadi Gaydamak, le président du Beitar,
pour montrer qu'il n'a rien contre les Arabes, a même offert 500 000 dollars à une association de jeunes de Sakhnin [ville à majorité arabe en Israël]. Mais Mazen Ghanaim, le président du Bnei, assure qu'à chaque déplacement à Jérusalem « on a l'impression de jouer en enfer ».
pour montrer qu'il n'a rien contre les Arabes, a même offert 500 000 dollars à une association de jeunes de Sakhnin [ville à majorité arabe en Israël]. Mais Mazen Ghanaim, le président du Bnei, assure qu'à chaque déplacement à Jérusalem « on a l'impression de jouer en enfer ».